
La femme au bord de l’eau.
Il y avait, les odeurs d’une ville qui dort.
Juste un peu de lumière, sur les quais du vieux port.
Quelques barques fatiguées, sur le sable échouées,
Doucement bercées, par une vague d’été, s’endormaient.
Et l’on chante, encore dans le vieil estaminet,
Des chansons de marins, de celles qui font pleurer.
Je remonte mon col, le vent timidement s’est levé,
Fredonnant « Amsterdam », jusqu’au bout de la jetée.
Prés de moi, assise sur un tout petit banc,
Elle était là, les yeux fermés, respirant le temps.
Elle était ailleurs, de l’autre coté de la terre,
Sur ces îles parfumées, bien loin de l’Angleterre.
Comme elle est belle ! Apaisée et fragile.
La brise légère ondule ses cheveux en vagues lentes et gracieuses.
Sa main gantée de noir, dégage, par moments, une mèche capricieuse.
Son corps frissonnant, dans la fraîcheur d’Avril.
Je pris un peu de recul, de peur de la déranger.
Puis, sans bruit, sortis mon stylo pour peindre ce tableau.
Voulant, être le premier à aimer, « la femme au bord de l’eau »,
Les mots s’enchaînaient si vite, qu’il me fallut les calmer.
Je ne saurai, jamais, si elle savait que j’étais là,
A mettre ses couleurs, sur des feuillets de papier gris.
Comme ces poètes d’antan, clamant chapeau bas,
A leurs gentes Dames, la souffrance de leurs cœurs meurtris.
Elle se leva, soudain, sans même me regarder.
Reprit son chemin vers la ville, vers la fumée
Chaque nuit, mes pas m’entraînent aux bords de son histoire,
Me faisant ce serment secret, de lui parler le prochain soir.
Vincent
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